Un puzzle stimulant pour une note d'espoir climatique.
5 stars
Ouvrir le Ministère du Futur est déroutant. Le premier chapitre se déroule dans un futur très proche. Hasard effrayant du calendrier : il décrit une Inde subissant une canicule meurtrière dont la science suggère que la ressemblance avec la situation actuelle dans ce pays n'est pas complètement fortuite. À la manière d'un puzzle planétaire, les chapitres suivants, la plupart très courts, parcourent la surface de notre globe sans connexion évidente. C'est ainsi que l'ensemble des pièces s'éparpille géographiquement, laissant au lecteur le soin de les assembler en un tout cohérent. Heureusement, le puzzle n'est que géographique, la chronologie étant respectée. C'est néanmoins un parti pris qui met le lecteur à rude épreuve. Je le trouve néanmoins fort efficace et stimulant, car l'ambition de l'auteur est bien ici de décrire l'évolution de notre planète entière en montrant les interdépendances entre toutes ses composantes, vivantes et minérales. Passionnant, donc.
Sans que la …
Ouvrir le Ministère du Futur est déroutant. Le premier chapitre se déroule dans un futur très proche. Hasard effrayant du calendrier : il décrit une Inde subissant une canicule meurtrière dont la science suggère que la ressemblance avec la situation actuelle dans ce pays n'est pas complètement fortuite. À la manière d'un puzzle planétaire, les chapitres suivants, la plupart très courts, parcourent la surface de notre globe sans connexion évidente. C'est ainsi que l'ensemble des pièces s'éparpille géographiquement, laissant au lecteur le soin de les assembler en un tout cohérent. Heureusement, le puzzle n'est que géographique, la chronologie étant respectée. C'est néanmoins un parti pris qui met le lecteur à rude épreuve. Je le trouve néanmoins fort efficace et stimulant, car l'ambition de l'auteur est bien ici de décrire l'évolution de notre planète entière en montrant les interdépendances entre toutes ses composantes, vivantes et minérales. Passionnant, donc.
Sans que la démarcation soit nette, j'ai ressenti deux parties distinctes dans ce livre. La première décrit un futur proche, hautement vraisemblable dans l'état des connaissances scientifiques actuelles. Il est pourtant essentiel de se rappeler, au cours de la lecture, qu'il s'agit ici d'un ouvrage de fiction, tant l'enchaînement des événements et la description se veulent réelles. L'auteur aborde ni plus ni moins que l'existence humaine sur cette terre, sous ses aspects économiques, politiques, sociétaux, scientifiques… et bien sûr écologiques. Au-delà d'un roman, l'on peut percevoir ici un manifeste politique qui, comme tout manifeste politique, pourra déplaire. Je l'ai personnellement toutefois trouvé particulièrement percutant. Cette première partie est d'une noirceur assumée, dont la pertinence scientifique ne me semble pas sujette à débat, bien qu'elle puisse inévitablement susciter nombre de commentaires divergents. L'un d'entre eux est le traitement de la Russie. L'auteur n'a en effet pas anticipé l'agression de l'Ukraine, comme beaucoup d'entre nous. Cela nuit à la probabilité du scénario décrit sans cependant affecter la qualité de l'œuvre.
La deuxième partie est plus prospective et optimiste, fondée sur une hypothèse osée qu'il n'est pas raisonnable de révéler ici. On pourrait argumenter longtemps sur le bien fondé de cette hypothèse. Rappelons-nous néanmoins qu'il s'agit ici d'un ouvrage de fiction, de science-fiction, permettant ainsi à toutes les hypothèses de trouver leur véracité. Son intérêt est d'ouvrir un espoir certain pour le futur de la civilisation humaine sur notre terre, bien au-delà de l'écologie que beaucoup affublent de l'adjectif punitive. Elle ouvre des perspectives joyeuses, où joie de vivre va de pair avec soucis de préservation de l'écosystème terrestre, et de notre survie en son sein. Certains arguerons que l'avènement d'événements ressemblant à la narration de cette deuxième partie est peu probable. Certes, j'en conviens. Voici néanmoins une piste joyeuse, une bulle d'espoir.
Un feel-good-book en somme.