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Margaux souffre de l'absence chronique de sa mère, qui travaille souvent à l'étranger. Elle n'est pas seule, prise en charge par des voisins et amis, mais un jour, elle commande sur internet une maman androïde, sans bien savoir à quoi s'attendre...

J'ai passé un très bon moment avec cette lecture, qui fait pas mal réfléchir sur les relations parents-enfants et sur le rôle d'une intelligence artificielle au quotidien. Les hésitations de Margaux sont perceptibles et on ne tombe pas dans la facilité qui ferait de cette mère virtuelle une mère parfaite. Je trouve que les relations sont très bien analysées et on se retrouve happé par cette lecture, pour savoir comment cette histoire peut se terminer. J'ai moins aimé la fin qui me semble un peu rapide par rapport à la longue mise en place du début.

Je ne suis pas tellement relectrice, il y a tellement de nouveaux livres à découvrir... Mais l'occasion m'a été donnée de relire ce roman de Kourkov et je ne regrette pas. Cette histoire de gars qui écrit des nécrologies et découvre après coup que les personnes meurent après la publication de ces chroniques est tout à fait réjouissante. Non pas dans l'atmosphère du roman, sombre, froide et un peu tristounette (Kiev en 1996, c'était pas l'exubérance et il d'ailleurs intéressant de faire cette lecture à la lumière des évènements de 2022 en Ukraine) mais surtout dans les mécanismes de construction de ce roman, très intelligemment écrit et dont la fin est une pirouette géniale. Si vous ne le connaissez pas, lisez donc "Le pingouin", c'est une réussite.

Maroussia et sa Babouchka vivent près de la forêt où elles côtoient la nature et les esprits de la forêt. Un jour, on leur annonce qu'elles vont devoir partir, que la maison va être rasée pour construire la ligne de chemin de fer du Transsibérien. Mais Maroussia tente le tout pour le tout...

Un conte traditionnel russe, écrit avec délicatesse sous forme de strophes courtes qui ressemblent à un poème en prose. Ce texte est superbement mis en valeur par les illustrations de Daniel Egnéus, tellement belles qu'elles pourraient toutes faire l'objet d'un tableau individuel. Rouges, colorées, elles sont le joyau de cet album qu'on a envie de caresser tellement il est beau. Je suis tombée en amour ! <3

Un petit garçon raconte une histoire extraordinaire qu'il a vécue aux côtés d'une statue de guerrier massaï rapportée par son père, des années auparavant.

L'histoire de la statue est déjà une aventure en elle-même et elle donne à ce guerrier massaï une aura particulière, teintée de mystère. L'aventure que le petit garçon, narrateur de l'album, vit à ses côtés me semble un peu abracadabrantesque mais pourquoi pas ? Le principal intérêt de ce livre est surtout l'illustration, en noir et blanc, très travaillée et esthétique. On pourrait la trouver sombre ou triste mais je la trouve surtout d'une grande beauté. Grâce à elle, la statue du guerrier massaï prend vie, et les dessins deviennent quasiment un personnage de l'histoire. C'est très beau.

Pénélope habite Samos (Grèce) où elle vit dans la pauvreté et sans espoir d'une vie meilleure. Grâce à un oncle et à des voisins, elle parvient à s'embarquer sur un bateau à destination des États-Unis, où elle compte étudier et s'installer. Elle nous fait vivre ce voyage, l'arrivée d'Ellis Island et la façon dont les émigrants étaient accueillis.

C'est un album documentaire avant tout, cet aspect étant renforcé par la présence d'un dossier documentaire en fin de livre. Le récit de Pénélope est simple, sans chichis, à hauteur d'enfant. Mais ce récit est superbement mis en valeur par les illustrations de Barroux, qui mêle crayon et aquarelle pour un résultat très réussi. Je trouve l'ensemble très joli et intéressant pour faire comprendre aux enfants les mécanismes de l'émigration (à mettre en parallèle des mouvements migratoires actuels), même si le voyage de Pénélope est un peu trop "facile" à mes yeux.

Cet album jeunesse retrace toutes les étapes de la vie d’un chêne, de la graine qui germe aux planches découpées dans son tronc après qu’il ait été abattu. Le texte est minimaliste mais les illustrations sont de toute beauté. Le dessin est à la plume, en noir et blanc et le niveau de détail est bluffant. A titre d’exemple, la première planche nous permet de compter l’âge de l’arbre dans les anneaux de son tronc découpé (457 ans !) Finalement, cet album très simple ouvre la porte à la réflexion sur ce que représente un arbre dans son milieu naturel, à sa relation avec les autres arbres, la faune, le climat. Je pense qu’on peut le lire avec les enfants pour les faire parler, imaginer les choses qui ne sont pas écrites et qui sont le plus souvent sous-entendues. Un album intéressant, à la fois esthétiquement et sur le fond.