Review of 'La ville dans le ciel' on 'Goodreads'
4 stars
Dans ce roman très classique, à la fois par l'histoire et par la construction, on suit un duo d'enquêteurs improbables lancés sur la piste du premier tueur de la ville dans le ciel. Et comme dans tout bon roman noir classique, leur enquête les mènera dans des directions qu'elles n'imaginaient pas (parce que nos enquêtrices sont deux femmes).
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et ce pour plusieurs raisons, qui tiennent à mon avis à une seule : l'auteur ce qu'il fait.
En effet, la quatrième de couverture nous indique que celui-ci a déja écrit une trentaine de romans policiers.
Transposer son récit, et peut-être sa méthode, dans l'espace est donc raisonnablement facile pour lui. Surtout qu'il choisit un espace proche : une station spatiale faite de deux cylindres en rotation (exactement celle qu'on voit au début de 2001, l'odyssée de l'espace), disposant donc d'une pseudo-gravité. Cependant, ça ne l'empêche …
Dans ce roman très classique, à la fois par l'histoire et par la construction, on suit un duo d'enquêteurs improbables lancés sur la piste du premier tueur de la ville dans le ciel. Et comme dans tout bon roman noir classique, leur enquête les mènera dans des directions qu'elles n'imaginaient pas (parce que nos enquêtrices sont deux femmes).
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et ce pour plusieurs raisons, qui tiennent à mon avis à une seule : l'auteur ce qu'il fait.
En effet, la quatrième de couverture nous indique que celui-ci a déja écrit une trentaine de romans policiers.
Transposer son récit, et peut-être sa méthode, dans l'espace est donc raisonnablement facile pour lui. Surtout qu'il choisit un espace proche : une station spatiale faite de deux cylindres en rotation (exactement celle qu'on voit au début de 2001, l'odyssée de l'espace), disposant donc d'une pseudo-gravité. Cependant, ça ne l'empêche pas de travailler son sujet : comment la station en es arrivée là, quels sont les éléments techniques, historiques et politiques qui ont amené à cette situation, quelle est l'organisation physique et politique du bazar, tous ces éléments sont distillés au cours du récit. Et ça n'est pas le plus impressionnant. Le plus impressionnant, c'est que ces éléments sont présentés au lecteur parce qu'ils y ont une utilité. C'est en quelque sorte le fusil de Tchekhov dans une station spatiale. Ca donne à la fois un vrai corps à ce récit, mais en plus une impression d'un univers débordant du cadre du récit.
Et cette technique s'applique évidement à nos personnages principaux : chacune d'entre elles a une histoire, des secrets, des relations. Et si la plus vieille des deux est immédiatement acceptable comme une ripou classique (avec son lot de sombres secrets), la deuxième ressemble à une espèce d'autiste légère, ce qui est agaçant au début du roman - parce que ça n'est dit d'aucune façon et ressemble à un gimmick, avant de devenir à un moment un enjeu narratif crucial dans le récit.
C'est déjà très bien tout ça. Mais en plus, le roman porte un regard critique sur notre société ultra-capitaliste qui m'a beaucoup plu. On y critique évidement la surveillance généralisée, l'ultra-capitalisme débridé et la marchandisation des corps.
Autrement dit, j'ai beaucoup aimé, pour plein de raisons tenant aussi à la construction classique de ce roman, qui offre un cadre clair et posé à ce récit complexe.